Textes et chansons du chemin de Saint Jacques de Compostelle et de pèlerinage
(Chanson des pèlerins, chantée sur le chemin,
paroles et musique Jean Claude BENAZET)
Tous les matins nous prenons le chemin,
Tous les matins nous allons plus loin.
Jour après jour, Saint Jacques nous appelle,
C'est la voix de Compostelle.
Ultreïa ! Ultreïa ! E sus eia Deus adjuva nos !
Chemins de terre et chemin de foi,
Voie millénaire de l'Europe,
La voie lactée de Charlemagne,
C'est le chemin de tous les jacquets.
Ultreïa ! Ultreïa ! E sus eia Deus adjuva nos !
Et tout la-bas au bout du continent,
Messire Jacques nous attends,
Depuis toujours son sourire fixe,
Le soleil qui meurt au Finistère.
Ultreïa ! Ultreïa ! E sus eia Deus adjuva nos !
Quand l'amitié estompe le doute
Dans un élan de fraternité
On peut alors prendre la route,
Et s'élever en toute liberté.
Ultreïa ! Ultreïa ! E sus eia Deus adjuva nos !
SUR LES LIEUX
DE PÈLERINAGE ET L'ÂME
(Tiré de John Edward Tang - JET -
Testament initiatique, Tome 1, p. 262)
Cent mille saints sont cent mille ponts qui mènent à Dieu ; ils valent beaucoup mieux que cent millions de ponts de recherches erronées qui mènent aux échecs. Les lieux de recueillement ou de pèlerinage sont bons pour la planète et surtout pour l'âme de chacun. Si les âmes deviennent plus heureuses, la planète deviendra plus heureuse.
(Texte trouvé sur une carte postale)
A la fin de sa vie,
un homme regarda en arrière
et vit que, tout le long du chemin,
il y avait quatre empreintes de pas
sur le sable, les siennes et celles
de Dieu.
Mais dans les moments
difficiles, il n'y en avait plus
que deux ! Très surpris, et même
peiné, il dit à Dieu : "je vois que
c'est justement dans les moments
difficiles que tu m'as laissé seul …".
Mais non ! lui répondit Dieu, dans les
moments difficiles, il y avait seulement
les traces de mes pas à moi, parce qu'alors …
J’ai regardé en arrière et j’ai vu qu’à chaque scène de ma vie, il y avait deux paires de traces sur le sable :
Ainsi nous continuions à marcher, jusqu’à ce que tous les jours de ma vie aient défilé devant moi.
Je l’ai donc interrogé : « Seigneur… Tu m’as dit que tu étais avec moi tous les jours de ma vie et j’ai accepté de vivre avec Toi. Mais j’ai remarqué que dans les pires moments de ma vie, il n’y avait qu’une seule trace de pas. Je ne peux pas comprendre que tu m’aies laissé seul aux moments où j’avais le plus besoin de Toi ».
Et le Seigneur répondit : « Mon fils, tu m’es tellement précieux ! Je t’aime ! Je ne t’aurais jamais abandonné, pas même une seule minute ! Les jours où tu n’as vu qu’une seule trace de pas sur le sable, ces jours d’épreuves et de souffrances, eh bien :
(Toukaram, chant Hindou, 1650,
trouvé à l'église de Manciet)
Où que j'aille, tu es le compagnon
qui me tient par la main et qui me conduit.
Sur cette route tu portes mon fardeau.
En marchant, si je divague, toi tu me redresses :
tu as brisé mes résistances, tu me pousses en avant.
Tous les êtres, tous les hommes
sont devenus mes frères bien-aimés.
Maintenant, ta joie me pénètre et m'entoure.
Je suis comme une enfant qui joue dans une fête.
(Tiré de Histoire de la Dômerie d'Aubrac,
trouvé à l'église d'Aubrac)
Porter le chagrin des départs
Brûler d'une impossible fièvre
Partir où personne ne part
Telle est ma quête
Suivre l'étoile
Que m'importe ma chance
Que m'importe le temps...
Je ne sais si je serai ce héros
Mais mon cœur serait tranquille
Et les villes s'éclabousseraient de bleu
Parce qu'un malheureux
Brûle encor, bien qu'ayant trop brûlé
Brûle encor, même trop, même mal
Pour atteindre, à s'en écarteler
Pour atteindre l'inaccessible étoile
(Texte en occitan gravé sur une plaque à Golinhac)
Sul camin de Compostèla Sur le chemin de Compostelle
A la fin veiràs l'estèla A la fin tu verras l'étoile
De Sant Jacme enluminaire De Saint Jacques s'illuminer
SAINT ROCH
(Très présent tout au long du chemin)
(Esquisse d'une iconographie de Saint - E. BONNET - Mémoire de la Société Archéologique de Montpellier - 1922)
Cantique à Saint Roch
1. Il naît dans un palais,
Mais pauvre volontaire,
Il vit dans la misère
Qu'il ne quitta jamais.
Refrain
Saint Roch, saint Roch,
Grand Saint protégez-nous. (bis)
2. Il part de sa maison
Pour soigner les malades
Qui dans bien des bourgades
Périssent à foison.
3. Puis de ces malheureux
Par le signe adorable
De la Croix vénérable
Il exauce les vœux.
4. Jésus, notre Sauveur,
Ecoute la prière
De ce pauvre leur frère
Il leur rend le bonheur.
5. Mais un jour le fléau,
La peste, mal immonde,
Qui désole le monde
Atteint ce doux agneau.
6. Il quitte l'hôpital,
Loin du bruit de la ville.
Il choisit un asile
Pour supporter son mal.
7. Un ange a son appel
Le prend sous son égide
Et le rend intrépide
En lui montrant le Ciel.
8. O miracle éclatant,
Un simple chien de chasse
A rempli la besace
De ce pauvre mendiant.
9. Plus tard dans son pays,
Ravagé par la guerre
Il encourt la colère
Des plus durs ennemis.
10. Il passe pour espion.
Ses parents et ses frères
Méprisant ses prières
Le jettent en prison.
11. Mais enfin le Seigneur
Par un touchant miracle
Et par un bel oracle
Révèle sa grandeur.
12. Le signe de la Croix
Brille sur sa poitrine,
La prison s'illumine
Dans ses sombres parois.
13. Pour ceux qui prieront
Saint Roch avec tendresse
En voici la promesse :
Les fléaux cesseront.
Voyez notre misère,
Vous êtes notre père,
Rendez-nous tous heureux.
15. Délivrez-nous toujours
Des fléaux de notre âme ;
Que notre cœur s'enflamme
Des célestes amours.
(Indiqué sur une carte postale, texte tiré de la Liturgie des Heures, Fête de Saint Antoine, trouvé à Saint Antoine de Pont d'Arrentz)
Va, pèlerin,
poursuis ta quête ;
va sur ton chemin,
que rien ne t'arrête !
Prends ta part de soleil
et part de poussière ;
le cœur en éveil,
oublie l'éphémère !
Tout est néant ;
rien n'est vrai que l'amour.
N'attache pas ton cœur
à ce qui se passe !
Ne dis pas : j'ai réussi,
je suis payé de ma peine.
Ne te repose pas dans
tes œuvres
elles vont te juger.
Garde en ton cœur
la parole ;
voilà ton trésor.
PÈLERIN, IL VA DÉSARMÉ
(Trouvé à l'Église Saint Antoine de Pont d'Arrentz)
Pèlerin, il va,
désarmé,
à la rencontre de lui-même
des autres,
et de son Seigneur,
Dans le respect des êtres et des choses
de la nature et de ce qui lui est offert,
chaque jour...
Léger, de plus en plus léger,
il se laisse guider
et ne manque de rien !
(Texte gravé sur une plaque,
Cathédrale Saint Pierre de Condom)
Pèlerin où t'en vas-tu ?
Pourquoi fais-tu ce long voyage ?
Randonneur où t'en vas-tu ?
Ton sac à dos pour tout bagage ?
Peut-être ne sais-tu pas
Qui te guide sur ce chemin ?
Il se peut que ce soit la foi
Peut-être n'es-tu pas chrétien.
Il y a déjà plus de mille ans
Que la grande aventure est née
Marcheur tu es le descendant
Des hommes qui l'ont engendrée.
Tu vas traverser des régions
Des villes, des bourgs des villages
Les pierres te raconteront
L'histoire du pèlerinage.
Tu devras franchir des rivières,
Des montagnes, les Pyrénées.
Hier encore c'était la frontière
Pendant des heures tu vas monter.
Alors tu seras en Espagne
Sur le "Camino" tu souffriras
Comme l'Empereur, Charlemagne,
Qui aussi est allé là-bas.
Avec les Basques tu vas chanter,
Tu boiras du vin de la Rioja,
La Castille va te brûler,
Et la Galice tu atteindras.
Et lorsque seul parmi tant d'autres
Tu apercevras au lointain
La cathédrale de l'Apôtre,
Tu n'oublieras plus le chemin.
(Texte trouvé à Manciet, le texte entre parenthèses
a été rajouté à la main)
celui qui apprend de chaque homme.
(Ce que tu as en tête oublie-le.)
Est fort
celui qui maîtrise sa passion.
(Ce que tu as en mains, donne-le).
Est riche
celui qui est content de son sort.
(Ce qui t'arrive, ne l'esquive pas.)
Est honoré par les hommes
celui qui honore les hommes.
(Texte de Dom Helder Camara, trouvé à l'église de Manciet)
Briser la croûte d'égoïsme qui essaie
de nous emprisonner dans notre propre "moi"
Partir, c'est cesser de tourner autour de soi-même,
comme si on était le centre du monde et de la vie.
Partir, c'est ne pas se laisser enfermer dans le cercle
des problèmes du petit monde auquel nous appartenons
quelle que soit son importance.
L'humanité est plus grande
et c'est elle que nous devons servir.
Partir, ce n'est pas dévorer des kilomètres,
traverser les mers ou
atteindre les vitesses supersoniques.
C'est avant tout s'ouvrir aux autres,
les découvrir,
aller à leur rencontre.
S'ouvrir aux idées, y compris celles qui sont
contraires aux nôtres.
C'est avoir le souffle d'un marcheur.
(Tiré de John Edward Tang - JET -)
(Testament initiatique, Tome 1, p. 510)
- L'intérieur de vous-même.
(Nouveau testament initiatique, Tome 1, p. 202)
- Un pèlerinage entre la vie et la mort aspirant à mieux vivre et à bien mourir.